(À) Qui Suis-Je ? (1/3)

Par Faly Ravoahangy

Cet article est le premier d’une série de trois articles écrits à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar.
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Partie 2/3
Partie 3/3

Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? Ces questions existentielles fondamentales ont toujours occupé le centre de la pensée humaine. Elles sont relatives à des notions d’identité, d’appartenance et de raison d’être. Socrate, Platon, Kant, Kierkegaard, Leibniz, Erikson, Sartre, Ricoeur et bien d’autres encore ont au fil des siècles tenté de répondre à ces questions, en explorant et exploitant, hélas, les capacités de leur intellect limitées par les effets noétiques du péché.  

L’identité est définie comme le « caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité. » (Larousse). Elle est composée de plusieurs aspects quantitatifs et qualitatifs sur plusieurs dimensions telle que personnelle, juridique, sociale ou culturelle.

Il nous arrive également, explicitement ou tacitement, de nous poser des questions sur notre identité. Ce qui nous taraude n’est pas seulement une recherche de nos particularités, mais une quête d’appartenance collective. Nous voulons tous faire partie d’un groupe que nous pouvons appeler nôtre, une famille, une communauté, une nation.

Lors du parcours des Bareas à la CAN 2019, tout le monde s’est rallié derrière notre équipe sportive nationale. Les Bareas ont donné à chacun une sensation d’appartenance, de faire partie de quelque chose de grand. Ils nous avaient fournis une bonne raison pour le clamer haut et fort que nous sommes le peuple Malagasy. Nous célébrerons bientôt le 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar et ces sentiments d’estime nationale nous envahissent de nouveau. Fiers d’être Malagasy. Il n’y a foncièrement rien de mal à cela.   

Cependant, une question déterminante est souvent omise de nos discussions sur notre identité. Cette question cruciale est : « À QUI SUIS-JE ? ». En Matthieu 22:21, Jésus répondit à ceux qui cherchaient à Le piéger par la désormais célèbre phrase, «Rendez donc à l’empereur ce qui est à l’empereur et à Dieu ce qui est à Dieu.» (SG21). Ce que nous faisons découle de « Qui » nous sommes, qui découle de « À qui » nous sommes. 

Toute créature créée à l’image de Dieu (Gen. 1 :26), rachetée corps et âme par Son Fils (1 Cor 6 :19-20, 1 Pie. 1 :18-19), et habitée par Son Esprit (Jean 14 :16-17), est à Lui, entièrement et essentiellement. Cela a plusieurs implications sur notre discernement de notre identité, appartenance et raison d’être. 

Notre Appartenance Détermine notre Identité

La notion d’identité marque la différence autant que la ressemblance. Le philosophe et sociologue Michel de Certeau déclara que : « Une société se définit par ce qu’elle exclut. Elle se constitue en se différenciant. Former un groupe, c’est créer des étrangers. Il y a là une structure bi-polaire essentielle à toute société : elle pose un « dehors » pour qu’existe un « entre nous » (Dans « L’Etranger », Etudes, Mars 1969).

En Christ, tous ceux qui se repentent de leurs péchés et croient en Lui se voient attribuer une nouvelle identité et se voient rattacher à une entité collective, l’église (1 Cor 12 :12-31). Ils deviennent fondamentalement des enfants de Dieu (Jean 1 :12-13 ; 1 Jean 3 :1). Éphésiens 2:19 dit: «Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des résidents temporaires; vous êtes au contraire concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu.» Dieu nous a fait être une seule nation, peu importe d’où nous venons. Éphésiens 1 :4b-5 dit: “ Dans son amour, Il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’Il a voulu, dans sa bienveillance…” Nous sommes des citoyens du ciel et nous sommes adoptés dans la famille de Dieu. Quel privilège étonnant et quelle grâce extraordinaire de Dieu de nous permettre de nous identifier à Lui par Son Fils!

Nous pouvons tous être fiers de notre nationalité Malagasy, française ou javanaise ; mais il y a une identité que nous devrions être encore plus fiers de porter, celle d’être un citoyen du ciel (Phil 3 :20). Lorsque Paul écrit à l’église de Philippe, il les définit comme « …les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes. » Leur identité céleste précède leur identité terrestre. Il en est de même pour nous. Nous sommes Chrétiens avant tout. Ces deux appartenances peuvent co-exister et être affirmées, mais l’une prend précédence sur l’autre. Nous sommes des chrétiens souverainement et temporairement placés par Dieu à Madagascar. Nous pouvons et nous devons parfois nous sentir comme étrangers dans notre pays (1 Pie. 2 :11). 


Faly Ravoahangy est le fondateur et directeur général de Madagascar 3M, un ministère qui identifie, forme et équipe les pasteurs à Madagascar. Il fait également partie de l’équipe des anciens et est pasteur enseignant à l’église baptiste biblique d’Ankadivato à Antananarivo. Il est marié à Lily et ils ont 5 enfants.

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